lundi 27 février 2012

Chifoumi ! - Antoine Gouguel



 


Quatrième de couverture:
 
Antoine Gouguel, gigolo, homo, séropo, schizo et pseudo héros a non seulement 25 ans mais, pour rendre sa vie encore plus palpitante, en rajoute un peu en décrivant sur son blog, son quotidien de tueur en série sans scrupules.
"Après la lecture de ce roman gigogne, à la fois feuilleton policier et pamphlet humoristique, il ne restera plus rien de cette fascination louche qu'ont sur vous les serials killers de tout poil. car la mort fauchant large, l'auteur, après avoir été victime de l'Amour, le sera lui-même de sa propre plume. Le lecteur et la bonne moralité seront saufs." (Stéphan Twohouse - MTV)

Mes impressions

Chifoumi, c’est ce jeu auquel on s’est tous plus ou moins adonné quand on était gamin « Pierre, feuille, ciseaux ! » la pierre bat les ciseaux, les ciseaux battent la feuille, la feuille bat la pierre, etc… Ne me demandez pas pourquoi, je n’ai jamais été personnellement un adepte de ce jeu… C’est en tout cas en partant de ce postulat qu’Antoine Gouguel va mettre au point son chifoumi de la mort. Au hasard de ses pérégrinations aussi bien nocturnes que diurnes d’ailleurs, il va se débarrasser de tout un tas de personnes pour des raisons plus ou moins valables mais toujours avec le but avoué de partager ensuite avec ses fans le récit de ses crimes sur son blog. La façon dont la victime est passée de vie à trépas faisant remporter plus ou moins de points à l’auteur du crime.

Le roman s’articule en deux parties suivies d’un bref épilogue.

Deux parties représentatives de l’évolution et de la dualité du personnage central à la fois héros et auteur de l’histoire.  Antoine Gouguel est à la fois  Dr Jeckyll et Mister Hyde et à la fois Stevenson. Il est à la fois l’ange blanc et l’ange noir, le bien et le mal. L’ensemble du récit passe souvent d’un réalisme cru, voire très cru, à une réalité métaphorique, fantasmée, sublimée…

On commence par partager son quotidien de tueur violent sans état d’âme, sa vie de chasseur. Chasseur de partenaires sexuels pour assouvir ses pulsions sexuelles, chasseur de proies pour assouvir ses envies de meurtres. Comme il a un grand sens pratique, le partenaire sexuel finit bien souvent en victime, autant joindre l’utile à l’agréable. Héros antihéros qui n’est pas monolithique, une évolution de sa personnalité n’est pas exclue…

L’écriture est vive, très rythmée. L’auteur fait preuve de beaucoup de dérision, il manie à merveille ironie et sarcasme, nous arrachant sourires et rires, jaunes le plus souvent. Il sait aussi être touchant, appuyer là où ça fait mal. Je pense notamment à une remarque sur le dégoût qu’inspire un homosexuel plus âgé à un autre plus jeune, effet miroir, angoisse du temps qui passe…  

Comme il buterait froidement une de ses victimes, Antoine Gouguel descend au passage la télé réalité, ses ficelles, ses rouages. La charge est brève mais efficace donc réussie. Et chez lui, la « victime » n’est pas forcément celle prévue.  L’anéantissement de la télé-réalité au profit d’une écriture-réalité ?

Pour ma part, à de rares exceptions près, je n’ai pas du tout été touché par ce livre. Je l’ai traversé, détaché, partagé entre le désintérêt total et le dégoût notamment pour la scène du pain dans les pissotières particulièrement répugnante… Je l’ai donc relu une seconde fois pour être en mesure d’en donner mes impressions exactes et je n’ai pas été davantage séduit.

Extraits:

« Les romanciers, c’est des bites molles incapables de penser tout seul, qui font penser leurs personnages à leur place ! »

« Envie de lui dire « retourne dans ton hospice, vieille morue, ou dans ton sarcophage ! », tous les bons mots des jeunes pédales qui détestaient déjà ce qu’ils allaient devenir et qui par conséquent, en voulaient tant aux vieux pédés infréquentables. »






Un grand merci aux Agents Littéraires pour l'envoi de ce livre. 


Les Éditions du Frigo
ISBN 9782810616336
195 pages

(reçu dans le cadre d'un partenariat avec Les Agents Littéraires)



4 commentaires:

  1. la pierre bat les ciseaux, les ciseaux battent la feuille, la feuille bat la pierre, etc…

    Moi, j'ai une préférence pour la pierre !
    Parce qu'une pierre casse les ciseaux, que je n'ai jamais cru qu'une feuille pouvait battre la pierre et qu'au final une pierre qui tombe au fond d'un puits, je trouve cela très poétique...

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  2. Les éditions du Frigo ? Je ne connais pas ! C'est rigolo comme nom ;-)

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    1. Tu as un lien sur la droite, n'hésite pas à aller leur rendre une petite visite, il faut leur faire de la publicité.

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