dimanche 17 mars 2013

La maison où rêvent les arbres - Didier Comès


Casterman
ISBN 2 203 33462 2
86 pages

(Acheté sur Priceminister)




Mes impressions: 

Dès les premières pages, je retrouve ces feuilles mortes qui volent dans les airs, portées par le vent. Ce vent que j’ai senti souffler entre les pages de « Silence » puis de «La Belette », Comès déjà, Comès encore. Je suis donc en terrain connu. Tout va bien, je peux pénétrer dans ce singulier marais pourtant plutôt angoissant.

Un couple fait du canoë sur ces eaux marécageuses quand il se retrouve nez à nez avec un clown effrayant porteur de ce message « Allez-vous en ! » Mais ce n’est qu’un épouvantail, placé ici pour chasser les visiteurs éventuels, par une vielle femme. Alors que la brume se lève, le couple croit apercevoir une panthère, puis un ptérodactyle et enfin un crocodile,  réalité ou hallucinations ? Soudain, ils se volatilisent comme happés, engloutis dans les profondeurs boueuses du marais. C’est alors que nous découvrons la vielle femme qui arrive en barque avec sa petite fille, Cybèle, qui vient s’installer avec elle dans sa vielle maison installée sur les rives d’un lac, en bordure de forêt.

Cybèle, avec sa grand-mère, baigne dans un univers de magie et de sorcellerie et au cours d’un « rêve d’arbre » un oiseau clown vient lui rendre visite, lui parler, la rassurer. Elle se sent tellement seule depuis la disparition de ses parents, elle craint toujours qu’un monstre se cache sous son lit et ce n’est pas sa grand-mère qui la contredira : «Un monstre caché sous le lit ! Mais il y en a un ma chérie !... Il y en a toujours un !... »

C’est de la forêt que les ennuis vont arriver, surtout des esprits de la forêt. Les arbres, trop maltraités par l’homme, sont sur le point de prendre leur revanche.  Les arbres parlent, menacent, se déplacent et peuvent même aller jusqu’à tuer parfois… La révolte gronde depuis un certain temps, la vieille le sait, le soulèvement est pour bientôt, la nature veut et va reprendre ses droits…

Esprit de la forêt, homme-vert, homme-feuilles, arbres vengeurs, oiseaux qui parlent, forment un univers plus féerique que bucolique à travers cette parabole écologique pour le moins inattendue.

La maison où rêvent les arbres, tragique, graphique, effrayant, envoutant, Comès évidemment…



Citations:

"Les arbres rêvent aussi, redoutons leurs cauchemars !..."

"- Mammy ! Tu as entendu ?...
- Mmmh... Tu sais, dans le brouillard on croit entendre beaucoup de chose, et souvent, ce ce n'est que le vent !"

*** 



5 commentaires:

  1. Je suis étonnée de voir de la couleur, mais je suppose que ce n'est que sur la première page !

    Très belle critique sur la nature et les ravages de l'homme.

    Merci :D

    Fleurchris........un peu, beaucoup .. ;)










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  2. Effrayante, ton histoire.
    Pas sur que j'ai tout compris (cela ressemble à un scénario de Terrence Malick avec le coup du ptedodactyle mais en plus sombre).
    Mais cela m'a fait penser aussi à Miyazaki pour sa conscience écologique (hommes-feuilles et arbres vengeurs) mais en beaucoup plus sombre.

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    1. Un album à découvrir et plusieurs lectures possibles à coup sûr...

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  3. Chouette chronique sur le regretté Comès... J'aime tes écrits dans ce registre sombre et onirique. Les univers nés de l'esprit foisonnant de Comès t'inspirent et tu excelles dans ce registre.Chapeau!
    Un monde nimbé de merveilleux, de mystère et de vengeance qui rappelle un peu les oeuvres de Jim Henson...

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    1. Un grand merci à toi pour ce joli commentaire et un grand merci d'être toi...

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