lundi 26 juin 2017

Louis Jourdan, le dernier french lover d'Hollywood - Olivier Minne



« Le plus beau regard d’Hollywood appartient à la France, c’est le regard de Louis Jourdan… »

Lorsque l’année dernière j’ai eu envie de regarder Lettre d’une inconnue de Max Ophüls sur Arte, c’est avant tout parce que c’est l’adaptation du livre de Stefan Zweig. Aux côté de Joan Fontaine (la nouvelle épouse de Maxim de Winter dans Rebecca d’Hitchcock), j’ai eu la surprise d’y découvrir un Louis Jourdan vraiment convaincant. Je n’avais qu’un vague souvenir de lui dans un épisode de Columbo et dans son rôle de méchant dans le 13ème James Bond, Octopussy.

Il faut dire que comme Claudette Colbert avant lui, Louis Jourdan fait partie de ces français plus connus aux États-Unis que dans leur pays d’origine. Sa carrière faite de hauts et de bas, sans doute plus de bas que de hauts d’ailleurs, explique qu’il n’a pas durablement marqué les esprits, si ce n’est de quelques cinéphiles. Avec ce livre, Olivier Minne, qui l’a côtoyé les dernières années de sa vie, choisit de réparer cet oubli et de le remettre en lumière.

Alternativement, il nous fait partager ses rencontres avec le comédien, terré dans sa villa de Beverly Hills, ainsi que le récit de son ascension dans la cité des anges. En filigranes, ce sont les grandes années de l’âge d’or des principaux studios hollywoodiens qui s’écoulent au fil des pages jusqu’à leur lente mais inexorable chute. Au choix, on s’amusera ou s’indignera du pouvoir que ceux-ci exerçaient sur les comédiens. En cela, toute la partie évoquant le fameux producteur David O’Selznic (le succès d’Autant en emporte le vent, c’est en parti lui) dont Jourdan fut le poulain est édifiante.

Outre un réel talent de conteur, Olivier Minne a une vraie tendresse pour son sujet qui transparait tout au long du livre sans pour autant occulter la complexité du personnage. Celui qui fut élu « l’homme le plus séduisant du monde », Jourdan se révèle bien plus passionné par la littérature et par la musique qu’il ne l’a jamais été par sa carrière. C’est d’ailleurs bien souvent sur les conseils de sa femme (un sacré personnage cette Quique) qu’il acceptait un rôle.

De plus, si le comédien se montre volontiers cabot et parfois confondant de mauvaise foi, il nous régale de son franc-parler quand il n’hésite pas à tacler ses partenaires de tournage. Outre ceux dont il refuse carrément de parler, certains en prennent pour leur grade, notamment Joan Fontaine «C’est bien simple, de toute façon personne ne la supportait. Même sa sœur, Olivia de Havilland, la  détestait », avec une mention spéciale pour James Dean, « le petit imbécile » dont on sent une inimitié encore bien vivace. Querelles d’égaux entre beaux gosses à l’avenir prometteur ? Allez savoir… 

« Il en va de l’amitié comme des jardins. Sans entretien, les herbes folles envahissent l’ensemble et étouffent les essences les plus fragiles. » 

Avec ce pavé de 600 pages à la narration fluide et vraiment prenante, Olivier Minne signe une biographie convaincante qui se dévore sans temps mort.




 Merci à Babelio et aux Éditions Séguier !
ISBN 978 2 84049 725 7
608 pages
2017
22,90€

vendredi 16 juin 2017

DVD - Les Espiègles - Janis Cimermanis, Evalds Lacis, Maris Brinkmanis (2016)



Avec Les Espiègles, Arte Éditions propose un DVD qui regroupe 4 courts-métrages, avec ou sans paroles, à destination des tout petits à partir de 4 ans environ.

Tissus, bois, cartons et pâte à modeler composent ces personnages et leurs décors. Ajoutez à cela une animation que je suppose être image par image qui n’est pas sans rappeler certaines productions d’autrefois avec un aspect joliment suranné.

Dans Au Temps des moissons, on assiste aux battages dans une ferme. Quoi de plus classique me direz-vous ? Oui mais l’histoire se situe à deux niveaux, celui des fermiers, à la surface, et celui des souris, au sous-sol… Et il s’en passe des choses au sous-sol !

Dans Les Espiègles, un jardinier est aux prises avec une taupe bien décidée à retourner tout son potager… La lutte s’annonce acharnée et propice aux chutes et gags en tous genres qui raviront les plus petits. La lutte devient encore plus âpre quand c’est à un ours en quête de miel que la famille doit faire face… 

Le Garde forestier qui donne son titre au court métrage suivant n’arrive pas contrer un pollueur qui vient régulièrement déverser ses poubelles dans la forêt. Qu’à cela ne tienne, les animaux qui y vivent vont lui donner une bonne leçon…

Enfin dans Les Hérissons en ville, des hérissons aidés d’autres animaux vont retourner à leur avantage l’invasion du béton au dépend de la nature…

L’air de rien, ces petits films sympathiques et amusants permettent aussi de délivrer un message écologique bienvenu à destination des petits. Il n’est jamais trop… tôt pour bien faire !

http://boutique.arte.tv/f11589-espiegles
 
 Cliquez ci-dessous pour voir la bande-annonce :


DVD sorti le 7 février 2017 chez Arte Éditions




Merci à Cinetrafic et Arte Éditions !
Janis Cimermanis, Evalds Lacis, Maris Brinkmanis
2016 

mardi 6 juin 2017

DVD - La Fille du train - Tate Taylor (2016)



La Fille du train, c’est d’abord un roman de Paula Hawkins publié chez Sonatine. Roman que je pensais lire avant de voir le film mais finalement grâce à Cinetrafic il en a été autrement. A part qu’il est question d’un thriller, c’est sans en savoir grand-chose que je suis entré dans cette histoire.

Chaque jour, Rachel Watson prends le train pour aller de New-York vers la banlieue et vice versa. Chaque jour, elle passe et repasse donc devant son ancienne demeure. Celle des jours heureux, quand son mari ne l’avait pas laissé tomber, quand elle était encore heureuse, quand elle n’avait pas encore sombré dans l’alcool.

Le hasard vous joue parfois de drôles de tours… Mais est-ce vraiment le hasard qui la conduit à passer par ici ? Chaque jour, elle observe, son ancien foyer, le voisinage, elle imagine leur vie, s’imagine une autre vie.

Un jour, depuis la fenêtre du train, elle aperçoit la voisine dans les bras d’un autre homme que son mari. Peu de temps après, la jeune femme disparait. Entre errances et mensonges, commence alors pour Rachel une longue descente aux enfers…


Je dois bien reconnaitre que le début du film m’a un peu perdu. Entre les différents personnages, dont deux ravissantes blondes qui se ressemblent et ajoute à la confusion, et les nombreux flashbacks, j’avais un peu de mal à faire la part des choses. Autant dire qu’il faut s’accrocher à son siège pour ne pas perdre le fil et surtout ne pas prendre le train en marche ! Facile, je sais ! ;)

Si ensuite on se laisse vite embarquer par le rythme et l’intrigue vraiment diabolique, là encore on peut regretter les nombreux faux-semblants. On vous montre une scène, un événement mais au final, ce n’est pas vraiment ce qui s’est passé. La mémoire parcellaire de la poivrote de service a bon dos ! Perso, je trouve le procédé un peu agaçant mais force est de reconnaitre que la spirale infernale qui se referme sur Rachel fait froid dans le dos et qu’on a envie de savoir comment tout ça va bien pouvoir se terminer...

Pas un grand film mais un moment sympa. Mention spéciale à Emily Blunt, une fois de plus impeccable, dans un rôle de paumée alcoolique dont elle se tire plutôt bien.




DVD sorti le 1er mars 2017 chez Metropolitan Filmexport






L'avis From the avenue !

Tate Taylor
2016
Avec Emily Blunt, Justin Theroux, Luke Evans, Alison Janney...

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