Avant de devenir une adorable
mamie pleine d’entrain, Mamette a été
une délicieuse petite fille. Avec sa bouille bien ronde, ses grands yeux plein
de vie, cette petite gourmande raffole déjà des religieuses au chocolat. Pleine
de bon sens, elle n’a pas sa langue dans sa poche et déjà un sacré tempérament.
Sa mère la conduit chez ses grands-parents
pour un séjour à la durée non déterminée,
afin de l’éloigner un peu, le temps de résoudre quelques problèmes familiaux. Marinette
va y faire le dur apprentissage de la vie à la ferme, un environnement plutôt
dépaysant pour l’enfant. Elle y découvre la vie au grand air, les travaux de la ferme,
les chèvres à conduire aux près, la chambre dans le grenier déjà habité par
toutes sortes de bestioles, les WC au fond du jardin mais aussi le plaisir des
histoires racontées par grand-père durant les veillées, le soir au coin du feu.
Et puis, Marinette doit composer
avec les humeurs de Suzon, sa tante, dont l’aigreur a empli le cœur. Il faut
reconnaitre que sa condition de vieille fille n’a rien de très épanouissant. Pourquoi semble-t-elle parfois en vouloir à sa
nièce ? Et si le séjour se prolongeait ? Marinette a le cœur gros et
nous aussi…
Des situations toujours pleine d’humour
et des dessins plein de la tendresse un peu rude dont on peut déborder dans
cette campagne du début du siècle dernier. Un monde rural de taiseux, des gens
simples, économes en mots mais pas en attentions, en gestes, en égards, en
amour. L’absence de dialogues, parfois sur plusieurs planches, n’empêche à
aucun moment l’émotion de passer. Au contraire, elle est là, palpable, des images
du passé resurgissent, des odeurs, des saveurs, des douleurs.
Mêlant habilement légèreté et gravité, ces souvenirs de Mamette ont le charme doux amer des souvenirs d’enfance…